Sommaire
Leurre 1 : Un TAEA maquillé !Leurre 2 : Un prix d’appel peu significatif !Leurre 3 : Un calcul CRD souvent faussement attractif !Leurre 4 : Des exclusions plus nombreuses !Leurre 5 : Des délais de franchise allongés !Malgré la présence de la fiche d’informations standardisée (FSI), la comparaison des offres d’assurance de prêt n’est pas chose aisée. Sans compter qu’il existe des subterfuges largement utilisés par les organismes bancaires pour rendre la tâche encore plus difficile… Voici 5 manœuvres pour faire apparaître un coût plus attractif qu’il ne l’est réellement…
Leurre 1 : Un TAEA maquillé !
Présent sur la fiche de comparaison, le Taux Annuel Effectif de l’Assurance (TAEA) est un indicateur clé à considérer, mais il fait parfois l’objet d’un maquillage éhonté. En effet, certains prêteurs choisissent volontairement de ne pas intégrer la totalité de leur tarif pour le réduire mécaniquement : « des cotisations d’assurance groupe facultatives » susceptibles de faire baisser drastiquement le TAEA.
Pour rappel : la souscription d’une assurance de prêt est toujours facultative, même si dans les faits, il est impossible d’obtenir un crédit sans elle. Mais cet état rend le caractère obligatoire ou facultatif de certaines cotisations totalement impropres et abusives.
Dans le cas détaillé par Wedou sur son blog, Séraphine et Timothée avaient ainsi un TAEA affiché de 0,24 % dans le récapitulatif, alors qu’en réalité, il était de 0,62 %.
Leurre 2 : Un prix d’appel peu significatif !
Comme toute manœuvre commerciale classique, le prix d’appel vise à attirer l’attention du consommateur, même s’il est rare qu’il paye effectivement le tarif affiché. Ici, le même principe s’applique à l’assurance de prêt. Certains comparateurs n’observent pas les règles d’équivalence du niveau de garanties, pourtant fondamentales pour étudier les différentes offres.
Par exemple, la Banque Postale intègre systématiquement et sans condition une couverture des maladies non objectivables, telles que le « burn-out » (ou épuisement professionnel) ou encore les affections dorsales (lombalgie, lumbago, sciatique). Naturellement, cette protection – essentielle de nos jours – entraîne un surcoût qui n’apparaît pas dans le prix d’appel. D’un côté, cela ne reflète pas la réalité du coût d’assurance effectif puisque cette protection sera, de toute façon, obligatoire ; de l’autre côté, cela ne respecte pas le principe d’équivalence des garanties, car peu d’assureurs l’intègrent.
Leurre 3 : Un calcul CRD souvent faussement attractif !
En assurance de prêt, il existe deux modes de calcul : l’un est basé sur le capital emprunté initial (CI) et l’autre, sur le capital restant dû (CRD). Théoriquement, si l’emprunt court jusqu’au bout de sa durée, les deux approches représentent un coût identique.
En pratique, sur la base du CRD, le TAEA est généralement plus bas que sur la base du CI. Mais attention, cette comparaison ne se mesure que si l’emprunteur va bien jusqu’au terme de son crédit. Ici, tout l’enjeu est de considérer le coût de l’assurance de prêt en fonction de la durée (envisagée) de détention du bien.
Si l’assurance dégressive (qui coûte de moins en moins chère) apparaît souvent comme attractive pour l’emprunteur, il faut savoir qu’en moyenne, en France, la revente du bien se fait dans les 7-8 ans – quelles que soient les motivations (quête d’un bien plus grand ou renégociation du crédit). Dans ces cas-là, une assurance calculée sur le capital restant dû n’est pas intéressante car elle entraîne le paiement de l’essentiel de l’assurance dans les 4 ou 5 premières années…
Leurre 4 : Des exclusions plus nombreuses !
Un coût d’assurance de prêt attractif peut aussi cacher de nombreuses exclusions de garanties. Là encore, comme peu de comparateurs observent le principe d’équivalence, il s’agit de bien étudier l’étendue et les limites de la couverture pour éviter quelques désillusions lorsque celle-ci doit s’activer. Au-delà des exclusions générales (que l’on retrouve chez tous les assureurs), il existe des exclusions particulières propres à chaque organisme.
Certains assureurs prétextent la pratique d’un sport en amateur ou de voyages d’agrément pour refuser la prise en charge, d’autres vont exclure systématiquement les maladies non objectivables…
Pour la garantie ITT (Incapacité Totale de Travail), il s’agit aussi de veiller à bien distinguer la couverture « toute profession » de « sa profession » : la première ne se déclenche pas si l’assuré peut pratiquer un métier, quel qu’il soit, tandis que la seconde intervient s’il ne peut plus exercer le métier qu’il avait avant l’incident. Une différence notable !
Leurre 5 : Des délais de franchise allongés !
Enfin, un coût attractif peut cacher des délais de prise en charge plus longs – notamment sur la garantie perte d’emploi, dont la fourchette oscille entre 90 et 270 jours. Plus généralement, les délais de franchise sont librement fixés par les organismes d’assurance, ils méritent votre attention et la pleine mesure de leurs conséquences. Or, ces éléments ne sont évidemment pas considérés dans les comparateurs.
Par exemple, il faut considérer son statut (fonctionnaire, travailleur indépendant ou salarié du secteur privé) pour étudier la protection de la convention collective en cas d’arrêt de travail, ainsi que celle d’une éventuelle prévoyance afin de ne pas souscrire une couverture « inutile ».
Face à ces pièges, l’association Wedou peut vous aider à démêler le bon grain de l’ivraie et vous permettre de choisir une assurance de prêt attractive, mais surtout adaptée à votre situation tant personnelle que professionnelle. Contactez-nous !