M. Le Maire, favoriser la résiliation à tout moment du contrat d’assurance emprunteur c’est aussi soutenir les Français.
Des milliards d’euros sont alloués chaque mois pour sauver l’emploi des Français. Il existe aussi une solution, à la fois simple et gratuite pour l’État, pour leur redonner du pouvoir d’achat et favoriser la relance de l'économie.
Monsieur le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance,
Depuis le premier confinement, des milliards d’euros sont mobilisés pour le plan de soutien du gouvernement : recours au chômage partiel, report des loyers et des factures, aides aux indépendants et aux toutes petites entreprises, etc. Grâce à vous, les salariés des secteurs protégés ou faisant l’objet d’une fermeture administrative perçoivent 100 % de leur rémunération. Quant aux autres, 84 % du salaire net est pris en charge par l’État…
Nul doute que le gouvernement fait beaucoup pour soutenir les Français.
Mais peut-être y a-t-il un point qui n’a pas été suffisamment porté à votre attention : pourquoi ne pas favoriser la résiliation à tout moment du contrat d’assurance emprunteur ? Une telle ouverture à la concurrence permettrait aux Français de récupérer du pouvoir d’achat, sans que cela coûte de l’argent à l’État…
Aujourd’hui, en France, 12 millions de personnes payent bien plus qu’il ne faut pour couvrir leur emprunt ! 87 % des parts de marché restent détenues par les bancassureurs, alors qu’ils offrent des tarifs 2 à 3 fois supérieurs : un écart observé, quels que soient les profils d’emprunteurs, avec des économies allant de 7 000 € à 15 000 € sur la durée totale du crédit !
Or, tout au long du mois d’octobre, votre ministre, Agnès Pannier-Runacher, s’est opposée à cette souplesse, pourtant votée à la majorité par l’Assemblée Nationale, mais retoquée par la commission mixte paritaire, chargée de son adoption définitive.
Parmi les arguments invoqués contre la résiliation de l’assurance emprunteur à tout moment, votre Ministre dénonce l’avenir fragile de la solidarité intergénérationnelle ou inter profils, le modèle de mutualisation des risques portés par les banques (par opposition au chacun pour soi, prôné par les assurances individuelles).
Mais cette inquiétude repose uniquement sur l’argument que les assureurs alternatifs ne cibleraient que les meilleurs profils d’assurés, alors que ce sont eux, aujourd’hui, qui couvrent la plupart des emprunteurs à risques. Avec 13 % de part de marché, ils assurent près d’un emprunteur avec un problème de santé sur deux et les trois quarts des plus de 65 ans…
Quand tous les arguments avancés par votre Ministre Agnès Pannier-Runacher peuvent être réfutés, point par point, quelle pourrait être la raison invoquée pour renoncer à ce soutien financier pour les Français propriétaires ?
Aujourd’hui, les premiers jours du confinement acte 2 cristallisent les tensions autour d’une gestion toujours favorable à Goliath plutôt qu’à David. À l’image des grandes enseignes face aux petits libraires, des grandes banques face aux petits assureurs alternatifs… Et par ricochet, du lobby bancaire face au pouvoir d’achat des Français.
Alors, pourquoi ne pas faire un geste, à la fois simple et gratuit, envers les propriétaires français ? Permettre la résiliation de l’assurance emprunteur à tout moment, c’est redonner du pouvoir d’achat, ainsi qu’une occasion de sourire à quelques jours de Noël…
Le geste est simple, mais sa portée considérable, puisque ce sont plus de 4 milliards d’euros dont pourraient bénéficier, chaque année, 8 millions de foyers, et ce sans coût pour le budget national.
C’est dans l’espoir de voir cette position — légalement et rapidement — évoluer que nous vous adressons Monsieur le Ministre de l’Économie, nos sincères salutations,
Patrick Baccheta,
bacchetta@wedou.fr